Abritant le plus actif des volcans européens, Stromboli offre un paysage dur et magnifique à la fois. Plages noires, coulées de lave débordant sur la mer, éruptions volcaniques… la vie du cratère rythme le souffle de l’île. Quand son activité devient plus intense, plus violente, certains habitants le nomment « Iddù » (Lui), comme pour reconnaître à cette nature divine le droit de provoquer des phénomènes incontrôlables.

Le cinéaste Roberto Rosselini fut le premier, en 1949, à attirer l'attention du public sur l’île avec son film Stromboli terra di Dio. Classique du néo-réalisme italien, ce film révéla deux passions chez Rosselini : l’île-volcan et Ingrid Bergman, qui hérita du premier rôle quand commença sa liaison avec le réalisateur. Cette relation particulière (ils étaient encore mariés chacun de leur côté) attira la presse internationale sur l’île, malgré l’aridité de l’environnement et le manque de structures d'accueil.

Basant son économie traditionnelle sur des productions agricoles typiquement méditerranéennes (olives et vignes), Stromboli profita de l’effervescence suscitée par le couple et le film pour lancer le tourisme, aujourd'hui ressource économique quasi-exclusive de l'île. Perché entre mer et volcan, Ginostra illustre parfaitement les raisons d’un tel engouement touristique. Ce hameau situé au sud-ouest de l’île, a des allures de paradis : pas de télévision ni de routes, électricité à énergie solaire et seulement une poignée d'habitants en hiver. C’est ce romantisme d’un autre âge que vient chercher le voyageur à Stromboli.

Réduire l'article